Richard Sainct est décédé
Le pilote moto français Richard Sainct, 34 ans, a été victime d'un accident mortel mercredi pendant la 4e étape du rallye des Pharaons.
Sainct, triple vainqueur du Paris-Dakar (1999, 2000 et 2003) «est tombé pendant la 1re spéciale, a précisé un membre du service de presse de l'organisation. Il a été secouru par hélicoptère mais il est décédé à son arrivée à l'hôpital».
Le coureur français est tombé au km 285 de l'étape qui menait les concurrents de Baharia à Siwa (Egypte) sur une portion de piste sablonneuse légèrement ondulée mais très rapide. L'accident n'a pas eu de témoin et les circonstances de sa chute ne sont donc pas connues.
Ce sont les concurrents qui le suivaient qui, quelques minutes après la chute, ont donné l'alerte et l'hélicoptère, avec un médecin à bord, a décollé immédiatement, avant même que la balise de sécurité de Sainct se déclenche. Il est arrivé moins de cinq minutes après sur les lieux.
Sainct a été transporté, inconscient mais encore vivant, jusqu'à une route goudronnée où attendait la clinique mobile. C'est peu après y avoir été admis qu'il est mort. On ignore la nature des blessures qui ont provoqué le décès.
Le corps a été transporté à l'hôpital de Siwa et il sera ensuite transféré au Caire en attendant de savoir ce que décide la famille.
Le rallye des Pharaons continue mais le directeur de l'épreuve, l'ancien pilote belge Jacky Ickx, a décidé que, jeudi, la 5e étape ne comporterait qu'une seule épreuve spéciale au lieu de deux, en hommage à Richard Sainct.
La carrière de Richard Sainct
Né en 1970 à Saint-Affrique (Aveyron) c'est durant les différents Paris-Dakar qu'il a fait valoir ses qualités d'endurance, d'adresse et son excellent sens de la navigation.
Comme pour beaucoup de motards, sa passion lui est venue très jeune : «Je suis monté sur une moto pour la première fois à six ans. Je partais en ballade avec mon père et ses amis. Quand j'ai su me débrouiller seul, je me suis amusé à en faire comme ça, juste pour le plaisir. J'avais une trial 50 cm3».
Après des débuts prometteurs en motocross, il s'essaye en 1988 en enduro. Avec succès, car il décroche le titre de champion de France en 1989. Il a trouvé sa voie. A presque 20 ans, il devient le grand espoir de l'enduro français et participe en 1990 à son premier rallye-raid en terre africaine, le Rallye de l'Atlas.
En 1991, il gagne un concours et se voit offrir une moto par la firme japonaise Kawasaki pour participer au Dakar, que remporte un certain Stéphane Peterhansel. Il abandonne au bout de quatre étapes mais son «rêve d'enfant» commençait à se réaliser.
En 1992, il est privé de Dakar faute d'avoir pu trouver un budget. Il lui faudra attendre trois ans avant de signer son premier contrat professionnel.
Pour le Paris-Dakar 1995, Honda lui confie une machine révolutionnaire, l'EXP2, une 400 cm3 bourrée d'électronique, dotée d'un moteur deux-temps à injection. L'expérience tourne court car il chute après la première semaine alors qu'il occupait la 5e place. L'expérience ne sera pas renouvelée l'année suivante.
Pour l'édition 1996, Sainct atterrit chez KTM. Il termine 5e du général et premier français. Deux abandons en 1997 et 1998 le convainquent de changer de monture. Bonne pioche. Sur une BMW, il remporte les éditions 1999 et 2000. Pourtant, la marque allemande le débarque : «BMW a décidé d'arrêter avec la moto qui a gagné les deux dernières éditions pour courir sur une bi-cylindre, qui est l'image de BMW. Je l'ai essayé et je ne l'ai pas trouvée compétitive. Et elle est surtout très dangereuse».
Il décide alors de retourner chez KTM. La marque domine le Dakar 2001 (cinq motos aux cinq premières places) mais lui doit abandonner à l'issue de la 10e étape. En 2002, c'est une stupide pénalité pour excès de vitesse en liaison qui ruine ses chances de succès.
Après son succès de 2003, il avait, comme Peterhansel ou Hubert Auriol, autre grandes figures du Dakar, envisagé de passer de deux à quatre roues : «Si on me propose un projet sérieux en auto pourquoi ne pas tenter ? Cela me ferait plaisir d'essayer».
source lequipe.fr