
Vingt ans maintenant que le POPB accueille du supercross. Vingt deux éditions qui se sont enchaînées avec toujours autant d’affluence aux portes de ce chaudron magique. Et pourtant… Depuis 2 ans la formule a changé. Exit la catégorie Open, le supercross de Bercy se contente de la catégorie 125cc/250cc 4-T. Le « King of Bercy » est devenu Prince, les trois finales ont laissé place à une unique confrontation par soirée et les batailles pour une victoire individuelle transparaissent désormais derrière le succès d’un team. Les changements, il y en a eu d’autres et le plus significatif semble être l’avis que portent les spectateurs sur cette manifestation.
Par Maxime MARTIN
La nostalgie, chacun l’a. Les années Bayle, Stanton, Johnson, Ward, McGrath, Vuillemin restent des souvenirs inaltérables, durables et qui nous font encore croire à la magie de Bercy. Ce SX, c’est un show, une course mais plus que tout un rendez-vous. Le public s’y tient, les organisateurs ne manquent pas de réitérer l’événement, les pilotes continue d’y venir mais chacun s’interroge. Allons nous pouvoir apprécier le meilleur du supercross mondiale en Europe ? Allons nous pouvoir rassembler un plateau de choc ? Le SX de Bercy vaut-il encore le coup ? Des interrogations qui ont le malheur de s’installer et qui de plus en plus s’introduisent dans les conversations de paddocks.
Si l’on admet voir la jeune génération se battre pour apparaître sur le grand écran du POPB, on regrette tout de même l’inexistence des cadors de la discipline sur le tableau d’affichage. On ne voit plus les stars du supercross. La catégorie Open a disparu avec ses champions. Le Freestyle monopolise désormais une partie importante du programme avec trois démonstrations et les quelques minutes disponibles dans le programme ont été comblées par une course de Pit-Bike. Ce remaniement s’explique selon l’organisation par « l’inflation galopante des cachets des pilotes et la saturation du calendrier des stars américaines ».
Le show de présentation semble lui aussi en perte de vitesse, d’imagination. L’argent serait-il la seule cause d’un tel manque de créativité ? Où est passé la surprise qui faisait naître l’étonnement des spectateurs à chaque début de spectacle ? De ces moments là aussi les souvenirs sont restés gravés dans les mémoires. Chaque année, un lot d’artifices venait pimenter la soirée avec notamment la main articulée, les limousines, l’ambiance Far West, le globe terrestre, tant d’effets grandioses qui faisaient parti de cet événement.
Aujourd’hui les organisateurs continuent de travailler dur pour offrir au public un show à la dimension de Bercy. On ne pourra négliger les efforts qu’entreprennent chaque année les membres de l’organisation et qui certainement ont été accentués ces derniers temps. Ils ont voulu poursuivre la philosophie du SX de Bercy : offrir le meilleur. Le public a le meilleur des pilotes 125cc et les pilotes 125cc ont les meilleures primes. Par contre, l’organisation n’a pas le meilleur budget. C’est en quelque sorte ce qui freine le retour du plus prestigieux SX du monde à Bercy.
Non pas, que ce soit impossible à l’heure actuelle de réunir les meilleurs pilotes mondiaux sur le même circuit, mais le marché a évolué et Bercy n’a pu le suivre. L’US Open de Las Vegas est pourtant l’exemple concret de la réussite d’une telle épreuve. Une petite salle, un circuit réduit, un show, du public et surtout un plateau de rêve rassemblant les protagonistes actuels des plus grands championnats de supercross. Ce qui n’était au début qu’une copie de Bercy en est devenue l’original. Alors en France on continue d’y croire et on se refuse à penser que le SX de Bercy va rester dans l’immobilisme.
Le moteur de ce positivisme est sans aucun doute notre passion. Celle là même qui nous permet de trouver un intérêt dans les différentes courses proposées, celle là également qui nous fait réagir. Lorsque dans le parc on entend à plusieurs reprises : « Bercy, c’est plus comme avant ! », l’exclamation porte à réflexion et révèle la difficulté d’imposer une nouvelle formule face au milieu encore très conservateur du cross.
Pour moi aussi c'est clair:
Le SX de bercy doit remonter la pente et redevenir le plus beau SX du monde.
La france à longtemps eu la chance de l'accueillir, ne le laissons pas partir.
