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L'avènement d'internet d'abord, de l'expression libre ensuite puis l'accélération des échanges d'informations, de fichiers musicaux et d'œuvres protégées et pour finir l'arrivée d'un modèle économique qui n'en est pas un aux yeux des barons du capitalisme ordinaire (avec la montée en puissance des logiciels libres et open-source) ne pouvait que susciter une levée de boucliers. Et une réaction radicale. Après avoir tenté de légiférer sur la propriété intellectuelle des logiciels, initiative qui aurait conduit à la mort du logiciel libre (but évidemment recherché), voici que par une méthode détournée, les parlementaires français pourraient bien arriver au même résultat. Le projet de loi DADVSI (Droits d'Auteurs et Droits Voisins dans la Société de l'Information) qui sera peut être votée à l'heure où vous lirez ces lignes (signature programmée les 22 et 23 décembre), est la transposition française d'une directive européenne qui consiste à limiter la diffusion d'œuvres numériques non protégées. Un amendement pousserait même la plaisanterie jusqu'à ce que « tout éditeur de programmes n'ayant pas pris les mesures pour, en l'état de la technique, préserver les œuvres et les objets contre un usage non autorisé » pourrait se voir poursuivi... pour contrefaçon. Dans la pratique, cette loi pousse à généraliser à tout produit numérique les techniques anticopie telles que le système des DRM (appliqué par Apple sur l'iTunes Music Store). Non seulement les DRM permettent de limiter l'usage d'un même fichier, mais elles permettent aussi de suivre le fichier à la trace. « Mais pour les géants du logiciel, l'intérêt est tout autre. Il s'agit, pour Microsoft ou Apple, d'accroître leur contrôle sur les formats des fichiers informatiques et les outils logiciels de lecture. Et, également, d'exclure les logiciels libres ou non commerciaux du champ de la concurrence » écrit Stéphane Foucart dans un article paru le 22 novembre dans le quotidien « Le Monde ». «Proposer des logiciels libres permettant d'accéder à la culture est en passe de devenir un délit de contrefaçon» insiste le site FSF France. Si l'on peut juger normal que les auteurs et éditeurs cherchent à protéger leur production (et nous sommes de ceux-là), nous sommes en revanche très inquiets à l'idée que de tels systèmes de protection puissent empêcher l'utilisation de logiciels libres pour le multimédia, ou encore la diffusion radiophonique via internet (webradios), ou autre. Cette disposition pourrait d'ailleurs poser de sérieux problèmes à ceux-là même qui cherchent à imposer leur loi. Apple a posé les fondations de son système d'exploitation sur du code libre, le code open-source du lecteur multimédia VLC est abondamment exploité par des lecteurs de sociétés commerciales (Free, par exemple), le code Lame pour encoder le MP3 est utilisé par Sony, etc. Il est clair que nous sommes à un tournant. La reprise en main des libertés offertes par l'informatique et internet est en cours. C'est une bonne nouvelle ! Dégoûtés, nous allons êtres contraints d'abandonner notre drogue informatique pour nous adonner aux joies simples du jardinage ou à la construction de pyramides en allumettes. Bref, des plaisirs sains pour l'esprit. http://eucd.info/ www.fsffrance.org/news/article2005-11-25.fr.html http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-...1-698751,0.html www.lagrosseradio.com/webradio/ http://musique-libre.org/article.php?sid=308 http://antidrm.free.fr/ |